Julien Rodriguez: “La Marche Sensible”

Julien Rodriguez is a student at the “Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris”. Every time he visits a building or an exhibition, the young artist retraces by memory the spatial experiences he just encountered. His drawings recall passages, movements, stairs, walls and limits through axonometric projections summarizing a subjective experience. The details that draw his attention are translated into light pen traces and are sometimes enriched through short texts which describe specific situations or add further layers of perception.

In the author’s words: “Each element of the space or any detail of architecture can reappear on a sheet of paper, but the orientation of memory follows that of the feet: the memory of walking is the constructing line of the drawing. The sense of sight, the sense of hearing and that of feeling are subordinate to it.”

For those who can read French: here’s the whole introduction by the author :

Dessins de mémoire: La marche sensible

Série de quarante dessins au stylo bic bleu et noir sur papier Clairefontaine 120g, 42 x 59,4 cm, 2014.

“ Je me souviens de ce bâtiment très clairement : ses couloirs et ses escaliers, ses grandes salles et leur plafond haut, ses fenêtres et leurs vues. Chaque partie de ce labyrinthe s’agence l’une après l’autre, de gauche à droite, de bas en haut.A la fin du parcours les lignes qui retracent ces espaces ont gardé peu de choses : une forme approximative de l’ensemble. Une image fantôme du bâtiment que la main arbitre, au mieux fidèle à l’image du souvenir, au moins tendue à l’humeur du dessinateur.

Ce qui est indicible par la ligne, l’écriture peut l’exprimer : des paroles captées dans le bruit de la foule, le geste fort d’un passant, une réflexion personnelle brève, des couleurs intenses…
Chaque élément de l’espace ou n’importe quel détail de l’architecture peut ressurgir sur la feuille, mais l’orientation du souvenir suit celle des pieds : la mémoire de la marche est le fil constructeur du dessin. La vue, l’ouïe et le toucher lui sont subordonnées.

Je pratique le dessin comme la construction, quand la ligne est un mur elle divise les espaces, quand elle est une porte elle rejoint, quand elle est une pièce elle contient.
Ce travail me sert avant tout à restituer une approche sensible du lieu, c’est la vie qui grouille en lui que je retiens par ces dessins. Les parcourir à nouveau m’inspire profondément comme la marche elle-même nourri mon art. ”

Ce texte a été écrit en mars 2014 à l’occasion du Prix Dess(e)ins pour lequel cette série a remporté le prix “Univers Graphique”.

Thanks to friend Martial Marquet for letting us discover this stunning and quite original work.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

All images © Julien Rodriguez